Les ambitions impériales de Vladimir Poutine par Guy Kapayo

 Les ambitions impérialistes de Vladimir Poutine 23.03.2025 




00: Introduction 

La critique contre Vladimir Poutine: La Russie, c’est 18 Millions de Kilomètre carré. Vladimir Poutine décide d’envoyer à la mort des millions des Russes, de dépenser l’essentiel des ressources pour la Russie en vue de récupérer un lopin de terre à l’Ukraine. Au même moment, plus de 40 Millions vivent dans des bâtiments sans l’eau chaude.


La critique adressée à Vladimir Poutine soulève des questions complexes, mêlant enjeux géopolitiques, priorités nationales et réalité socio-économique en Russie. Voici une analyse équilibrée des points soulevés :


 1. **La question de la "superficie" et de l'impérialisme**  

   - **Contexte historique** : La Russie, héritière de l'URSS, a une histoire marquée par l'expansion territoriale et une vision de "sphère d'influence". Les actions en Ukraine (annexion de la Crimée en 2014, soutien aux séparatistes du Donbass, puis l'invasion de 2022) s'inscrivent dans cette logique, perçue par certains comme impérialiste.  

   - **Narratif du Kremlin** : Le gouvernement russe justifie ces interventions par la "protection des russophones", la lutte contre "l'impérialisme occidental" (comme l'élargissement de l'OTAN) et la défense de la sécurité nationale. Cette rhétorique trouve un écho dans une partie de la population russe, façonnée par un discours médiatique contrôlé.  


2. **Les priorités domestiques : eau chaude et conditions de vie**  

   - **Chiffres à nuancer** : Selon des données officielles russes (2020), environ **20 % de la population** (soit 28 millions sur 144 millions d'habitants) n'a pas accès à l'eau chaude, principalement dans les zones rurales et les vieux immeubles soviétiques. Le chiffre de 40 millions semble exagéré, mais il reflète des problèmes structurels réels.  

   - **Investissements publics** : Malgré des programmes comme le "projet national Logement" (visant à moderniser les infrastructures), la corruption, la bureaucratie et les sanctions économiques (liées à la guerre) ralentissent les progrès. En 2023, le budget militaire (plus de 6 % du PIB) dépasse largement les dépenses sociales, ce qui alimente la critique d'un État priorisant la puissance sur le bien-être.  


3. **Guerre en Ukraine vs besoins des Russes**  

   - **Coût humain et économique** : Les pertes russes (estimées par l'Occident à plus de 300 000 morts ou blessés depuis 2022) et les sanctions internationales ont aggravé les difficultés économiques (inflation, chute du rouble, exode des cerveaux). Cela renforce l'argument selon lequel la guerre détourne des ressources vitales pour la population.  

   - **Dissonance politique** : Alors que le Kremlin présente la guerre comme une "lutte existentielle", certains citoyens expriment (discrètement) leur lassitude face à une mobilisation coûteuse et à la détérioration des services publics. Cependant, la répression de la dissidence (lois anti-"désinformation", emprisonnements) limite l'expression de ces critiques.  


 4. **Réalité géopolitique vs critique morale**  

   - **Logique de puissance** : Pour Poutine, le contrôle de l'Ukraine est stratégique (accès à la mer Noire, ressources, buffer zone face à l'OTAN). Cette vision s'articule autour d'une idéologie nationaliste et d'une méfiance historique envers l'Occident.  

   - **Critique éthique** : L'argument selon lequel "un lopin de terre ne vaut pas des vies" est moralement fort, mais il néglige la complexité des motivations géopolitiques. En pratique, les régimes autoritaires privilégient souvent la Realpolitik sur les besoins populaires.  


Conclusion  

La critique reflète une réalité tangible : les priorités militaro-impériales du Kremlin se font au détriment d'investissements sociaux urgents. Cependant, elle simplifie une situation où propagande, héritage historique et calculs de pouvoir jouent un rôle central. Les Russes subissent effectivement les conséquences d'une guerre coûteuse, mais le régime mise sur un nationalisme mobilisateur pour légitimer ses choix. L'écart entre les besoins domestiques et les ambitions géopolitiques reste un dilemme non résolu, alimentant les tensions internes et externes.


Ecrit ce dimanche 23.03.2025, en Allemagne

kapayoalimasi@gmail.com


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