La Résilience : de l’africain, de l’asiatique et de l’occidental par Guy Kapayo

 


La Résilience : de l’africain, de l’asiatique et de l’occidental 23. Juni 2025


La résilience est la capacité d’un individu ou d’un groupe à faire face à l’adversité, à se reconstruire et à continuer d’avancer malgré les obstacles/chocs. Cette capacité puise ses sources dans des éléments culturels, historiques, sociaux et psychologiques qui varient selon les contextes.

Dans ce texte, nous allons limiter notre analyse sur quatres profis culturels différents: un Africain, un Asiatique, un Allemand et un Américain blanc.


  1. un Africain trouve sa source de résilience: 

  • Dans la spiritualité et la religion: La foi (chrétienne, musulmane, ou animiste) est souvent un pilier de force intérieure. Quand il réussit, c’est grâce à Dieu, quand il échoue c’est le satan. C’est facile, c’est noir ou c’est blanc. 

  • Dans la solidarité communautaire : Le soutien de la famille élargie, du clan, ou du village joue un rôle fondamental. L’africain se définit en “nous ” pas en “moi”. Dans le langage courant, il s’exprime pour désigner son papa en lingala , une langue africaine  “papa na biso” ou la maman “mama na bison”. Un de mes amis sociologue avait même écrit un article sur la “bisoité”. Un jeune occidental vous dira, c’est mon père, c’est ma mère, c’est mon cousin,c’est ma nièce,c’est ma tante, c’est mon frère de second lit etc…  . C’est clair et précis. 

  • Dans l’oralité et sagesse ancestrale: Les proverbes, contes et traditions orales aident à transmettre la sagess et à relativiser les épreuves

  • Dans la capacité d’adaptation : Face à la précarité, aux conflits ou à l’instabilité, les Africains développent des stratégies d'adaptation créatives. On parle souvent de l’article 5 “se débrouiller”.

  • Dans l’espoir et  le projet migratoire: L’espoir d’un avenir meilleur en Europe (diaspora, mobilité , etc) nourrit une forte volonté de résistance. L’irruption de la télévision, d’internet nourrit l’imaginaire d’un monde idéal en occident, d’un paradis terrestre. Pour cette raison, l’Africain n’hésite pas à prendre un bateau en pneumatique et à mourir dans la méditerranée.

  1. Un Asiatique (ex. chinois, japonais, sud-coréen, etc) a comme source de résilience: 

  •  La culture du devoir et de la discipline: Héritée du confucianisme, elle inculque l’endurance, le respect des anciens, et le travail acharné. Pendant mes études à l’université en Allemagne, je partageais les cours avec des africains, des asiatiques et des occidentaux. Pendant les pauses de midi, je me retrouvais souvent  avec mes compatriotes africains au restaurant universitaire. Je ne voyais aucun étudiant asiatique. Je me suis lié d’amitié avec une asiatique qui pendant les pauses m’invita à continuer les discussions. Je l’ai suivi à la bibliothèque et là j'ai retrouvé tous les asiatiques entrain de réviser les cours qu’on venait d’apprendre directement. Une discipline qui m’a impressionné.Pendant que les étudiants africains criaient au restaurant universitaire, les asiatiques travaillaient directement leurs cours à la biblio. 

  • L’Harmonie sociale et contrôle émotionnel: Les Asiatiques valorisent la stabilité et la retenue, ce qui les pousse à “encaisser” pour protéger le groupe.  La Chine a fait un progrès extraordinaire en termes de croissance du PIB , depuis les années 1980, en se faisant passer pour un pays du tiers-monde.  En silence avec un sourire. 

  • La famille comme ancrage : L’honneur familial est un moteur puissant pour se relever et réussir.

  • L’Éducation comme ascenseur social: La réussite scolaire est vue comme le chemin vers la dignité et la réparation. Dans certaines cultures, on étudie par contrainte familiale ou sociale.

  • La Spiritualité (bouddhisme, taoïsme, shintoïsme) : Aide à accepter les cycles de la vie et à relativiser la souffrance. On apprend que la vie est une dynamique et non une statique(une fonction linéaire).

  1. Un Allemand a comme source de résilience : 

  •  La structure et la rigueur : L’organisation, la planification et l’efficacité sont des ressources pour affronter les difficultés.

  • La mémoire historique : L'après-guerre (WWII, la Réunification, etc) a forgé une culture de reconstruction et de responsabilité collective.

  • La solidarité sociale étatique: L’État-providence allemand offre un filet de sécurité qui aide à rebondir (Allocations chômage, Allocation santé, Allocation logement, allocation vieillesse, etc.)

  • Culture du dialogue et du consensus : Le débat  structuré et la recherche de compromis renforcent la cohésion et la stabilité. La formation de tout nouveau gouvernement se fait par écrit dans un consensus exigeant pour tous (Les accords de coalition ).

  1. Un Américain blanc (White American, ex: classe moyenne) trouve sa source de résiliente: 

  •  Dans l’individualisme et la croyance en la réussite personnelle (“self-made man”): La confiance dans le mérite personnel pousse à persévérer.

  • L’Optimisme culturel : Le “positive thinking” et le rêve américain valorisent la deuxième chance et la réinvention. L’échec fait partie intégrante du parcours d’un entrepreneur. Lorsqu’on échoue aux USA , la société ne vous stigmatise pas, elle vous encourage à continuer. En Europe la société vous stigmatise. En Afrique, la société vous dit:  “C’est la volonté divine, abandonne”

  • La spiritualité protestante ou évangélique : Elle peut soutenir moralement et renforcer l’idée de mission ou de destin personnel. 

  • Mobilité géographique et reconversion professionnelle : Les Américains sont culturellement ouverts au changement d’État, de métier ou de vie.

  • Réseaux de soutien communautaire : Clubs, églises, associations, anciens élèves d’université (Alumni)...un réseau social souvent actif

Conclusion

Chaque culture mobilise des ressources spécifiques- collectives ou individuelles- pour affronter les épreuves. La résilience est universelle, mais ses formes d’expressions et ses racines diffèrent.


Conception et Écriture par kapayoalimasi@gmail.com, dans la ville de Mainz, en Allemagne, ce lundi 23.06.2025 


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