La tentave d'ignorer l'importance de l'État dans l'économie est une erreur

 Donald Trump, Javie Milei et Elon Musk vont échouer dans leur tentative d'ignorer le rôle de l'État dans l'économie.


I.Le débat sur le rôle de l’État dans l’économie. 

Les externalités, les asymétries d’information et les biens publics sont des exemples classiques qui montrent pourquoi l’État a un rôle indispensable à jouer. Dans ces situations, les marchés ne peuvent pas, à eux seuls, allouer efficacement les ressources ou garantir le bien-être social. Ignorer ces mécanismes économiques fondamentaux risque de conduire à des inefficiences graves et à des inégalités accrues.


I.1. Externalités

Négatives : Par exemple, la pollution. Les entreprises, dans un marché non régulé, n’ont aucun incitatif à réduire leurs émissions si cela ne leur coûte rien directement. Les États interviennent par des taxes carbone ou des réglementations environnementales pour internaliser ces coûts.

-Positives : Comme l’éducation ou la santé publique. Ces investissements profitent à la société dans son ensemble, mais les individus ou entreprises privés peuvent être réticents à les financer sans l’intervention de l’État.


 I.2. Asymétries d’information

Lorsque certains acteurs du marché possèdent plus d’informations que d’autres, cela peut conduire à des déséquilibres économiques. Par exemple, dans les marchés financiers, l’absence de réglementation peut engendrer des crises économiques majeures, comme celle de 2008. L’État joue un rôle clé dans la régulation pour rétablir la confiance et l’équité.


I.3. Biens publics

Les biens comme la défense nationale, l’éclairage public ou les infrastructures de transport ne peuvent être fournis efficacement par le secteur privé, car ils ne génèrent pas de profits directs exploitables. L’État assure leur existence pour garantir un niveau de bien-être collectif.


I.4. Les leçons de la croissance endogène

Les travaux d’économistes comme Paul Romer et Robert Lucas (qui ne sont pas des communistes ) ont montré que l’investissement dans le capital humain, la recherche et le développement, et les infrastructures est déterminant pour une croissance durable.

 Ces investissements nécessitent souvent une coordination et des fonds que seul un État peut mobiliser efficacement.


I.5. Javier Milei, Donald Trump et Elon Musk nous vendent des illusions.

Les visions économiques ultra-libérales, comme celles promues par Javier Milei, reposent sur l’idée d’une réduction drastique de l’État au profit du marché. Si elles séduisent par leur rhétorique de liberté économique, elles omettent les bases mêmes de la théorie économique moderne. L'Argentine, déjà fragilisée économiquement, risque de souffrir davantage si les institutions publiques sont affaiblies dans des domaines comme l’éducation, la santé ou la régulation.


Conclusion

Réduire l’État à un rôle minimaliste est non seulement une erreur économique, mais aussi un pari risqué pour la cohésion sociale. L’histoire économique est riche en exemples où le retrait de l’État a conduit à des crises et des inégalités exacerbées. Ignorer cela, c’est répéter les erreurs du passé.


L’autorégulation du marché financier. Une vision idéalisée de la réalité  ? 

a souvent conduit à des désastres économiques. L’idée que les marchés puissent s’équilibrer automatiquement repose sur une vision idéalisée de la réalité, qui ignore les comportements irrationnels des acteurs économiques, les asymétries d’information et les externalités négatives. 

Les crises de 1929 et 2008 sont des exemples marquants des conséquences de la déréglementation et de la foi excessive dans les mécanismes d’autorégulation.


La crise de 1929 : Une faillite de l’autorégulation

La crise de 1929, marquée par l’effondrement du marché boursier américain, est un exemple classique où la spéculation excessive a engendré une bulle insoutenable. Les banques, non encadrées de manière stricte, ont alimenté la bulle en accordant des prêts massifs pour l’achat d’actions. Lorsque la bulle a éclaté, l’économie s’est effondrée, entraînant des faillites bancaires en cascade, une contraction sévère du crédit et une dépression économique mondiale. 


L’absence de mécanismes de régulation efficaces a exacerbé la situation. Ce n’est qu’après cette crise que des réformes majeures, comme le **Glass-Steagall Act**, ont été mises en place pour séparer les activités bancaires commerciales des activités spéculatives.


La crise de 2008 : Le mythe du marché parfait

La crise financière de 2008 a été déclenchée par l’effondrement du marché des **subprimes**, alimenté par des produits financiers complexes comme les **CDO (collateralized debt obligations)** et des dérivés de crédit. Les agences de notation, censées évaluer objectivement le risque, ont attribué des notes AAA à des actifs toxiques, en raison de conflits d’intérêts et d’une absence de régulation stricte.


Cette crise a révélé plusieurs failles majeures dans le modèle de l’autorégulation :

Opacité des marchés financiers: Les banques et institutions financières ont créé des produits si complexes que même leurs créateurs peinaient à en comprendre le risque.

Comportements de court terme : L’appât du gain immédiat a poussé les acteurs à prendre des risques inconsidérés.

Absence de garde-fous : Les politiques de déréglementation, comme l’abrogation du Glass-Steagall Act en 1999, ont permis aux banques de combiner activités commerciales et spéculatives.


Le coût humain et économique a été colossal : des millions de personnes ont perdu leurs emplois, leurs logements, et leurs économies, tandis que les États ont dû intervenir massivement pour sauver le système financier.


Pourquoi le marché ne peut pas s’autoréguler

1. Biais comportementaux : Les acteurs économiques ne sont pas toujours rationnels. La cupidité, la peur, et l’euphorie collective conduisent souvent à des bulles spéculatives et des paniques.

2. Asymétries d’information : Certaines parties disposent de meilleures informations que d’autres, créant des distorsions dans le marché.

3. Externalités : Les décisions prises par des individus ou entreprises peuvent avoir des effets négatifs sur l’ensemble de la société, sans que ces coûts soient internalisés.

4. Dynamique de "too big to fail" : Les grandes institutions financières savent qu’elles seront sauvées en cas de crise, ce qui les incite à prendre des risques excessifs.


Le rôle indispensable de l’État

L’intervention de l’État est cruciale pour prévenir ces excès. Cela inclut :

Réglementation stricte des institutions financières : Limitation des comportements spéculatifs et encadrement des produits financiers.

Supervision des agences de notation : Pour garantir une évaluation impartiale des risques.

Protection des consommateurs: Empêcher les pratiques prédatrices et veiller à la transparence des informations.


Conclusion

L’idée que le marché peut s’autoréguler est une illusion dangereuse, réfutée par l’histoire économique. Loin d’être un frein à la croissance, une régulation appropriée protège la stabilité économique et sociale. Les crises de 1929 et 2008 rappellent avec force les conséquences dévastatrices de l’absence de régulation et devraient servir de leçons aux décideurs politiques et économiques.


Guy Kapayo, Mainz, Allemagne, Mercredi 20 novembre 2024

kapayoalimasi@gmail.com



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