La récréation continue sous la présidence de Kabila en RDC

RD Congo
Kabila place Muzito sous surveillance financière

par RFI

Article publié le 05/06/2009 Dernière mise à jour le 05/06/2009 à 09:49 TU

Une lettre adressée au Premier ministre par le cabinet du président Kabila a demandé à Adolphe Muzito de ne plus engager de dépense sans l'accord préalable du chef de l'Etat. Une instruction donnée pour « endiguer les dérapages substantiels et répétés des finances publiques et de la monnaie ». Jeudi, Joseph Kabila a reçu le Premier ministre, les ministres du Budget, des Finances et le gouverneur de la Banque centrale. Cette décision de la présidence est-elle légale ?


La Constitution de la République démocratique du Congo consacre le principe de la séparation des pouvoirs. L'article 91 définit strictement les domaines de collaboration entre le président et son Premier ministre.

Ces domaines concernent la défense, la sécurité et les affaires étrangères mais pas les finances. Le Premier ministre est responsable devant l'Assemblée nationale qui seule peut le démettre. En résumé, le président règne mais ne peut en aucun cas gouverner.

En décidant de placer son Premier ministre sous une sorte de tutelle, le président congolais choisit une position très contestable puisqu'elle viole la Constitution. Pour quelle raison ? Si Joseph Kabila n'a plus confiance en son Premier ministre, il dispose du mécanisme parlementaire pour le faire partir.

Discussions avec le patriarche du PALU, Antoine Gizenga

Cette option est certes coûteuse. Pour gagner l'élection présidentielle de 2006, Joseph Kabila a passé un accord avec le Parti lumumbiste unifié (PALU). En contrepartie de son ralliement, le parti lumumbiste a obtenu d'occuper jusqu'a maintenant la primature. La donne va-t-elle changer ? Joseph Kabila est-il prêt aujourd'hui à rompre cette alliance ?

Dans l'entourage présidentiel, on dément que la lettre envoyée au Premier ministre soit un désaveu mais de nombreux Congolais contestent cette version.

En fait, selon nos informations, des discussions se déroulent avec le patriarche du PALU, Antoine Gizenga, pour négocier une sortie en douceur du Premier ministre. En clair, pour l'amener à démissionner volontairement. Cette option permet d'éviter l'humiliation d'une motion de censure et de rompre trop brutalement l'alliance avec un allié qui peut demain redevenir un rival.

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