Marché du travail en Allemagne : Choix entre Mindestlohn, Kombilohn et la subvention du travail.
Il existe actuellement en Allemagne un débat sur la solution à proposer pour résoudre le problème du chômage de longue durée et le 06.01.2007 le SPD a fait une proposition dont je viens de faire le commentaire sur mon article précédent.
Avant d’entrer dans le débat , il me semble important de fixer les idées sur la théorie du marché du travail selon différentes écoles de pensée.
1. Le plein-emploi pour le courant classique
Pour les classiques, le marché du travail est un marché comme les autres. Il existe une offre(les travailleurs) et une demande(les entreprises) et le prix est le salaire. Si l’offre dépasse la demande , le salaire baisse , si l’offre est inférieur á la demande le prix augmente. Si l’offre est excédentaire, le chômage n’existe que parce que les travailleurs jugent le salaire trop bas et décident de ne pas travailler. Pour cette école de pensée, le chômage est donc volontaire car si les travailleurs acceptaient un salaire inférieurs , ils trouveraient du travail. Dans cette approche , il n’y a pas de place pour le chômeur car la structure d’information est parfaite. Donc pour atteindre le plein-emploi il faut déréglementer le marché du travail en excluant toute forme de rigidité c’est á dire toute forme d’intervention de l’Etat. On comprend pourquoi les libéraux(FDP de Guido ) n’aiment pas que l’on introduise le salaire minimum (ou le Mindeslohn). Cela risque d’empêcher le salaire de baisser jusqu’à un certain niveau acceptable pour les uns et inacceptable pour les autres.
2. Le plein-emploi pour le courant keynésien
Pour cette école de pensée, le niveau de l’emploi dépend des anticipations des entrepreneurs. Les entrepreneurs anticipent par rapport á la consommation future, c’est à dire á la demande qui leur sera adressée et établissent leur plan de production. Le niveau de production ainsi défini va déterminer le nombre d’emplois á créer. Mais il n’existe aucune garantie que le niveau d’emploi déterminé par les entrepreneurs sera le niveau de plein emploi. C’est pourquoi, s’il n’y a pas plein-emploi, l’Etat doit intervenir par des politiques budgétaires expansionnistes . Pour les défenseurs de cette école de pensée, on ne peut pas , politiquement ou socialement comme le préconise les libéraux accepter d’abaisser le salaire au delà d’un seuil que l’on peut appeler , le salaire minimum(Mindestlonh). On comprend pourquoi un courant du SPD avec Muntefering (Ministre du travail et vice-chancélier)défendent l’idée d’instauration du salaire minimum Mindestlohn.
3. La théorie de la prospection d’emploi.
La théorie de la prospection d’emploi suppose que les individus ne connaissent que la distribution des salaires existant dans l’économie et qu’ils doivent entreprendre des recherches afin de rencontrer des employeurs qui leur font des propositions précises de salaire. Cette théorie met l’accent sur l’imperfection de l’information sur les possibilités d’emploi. Le chômeur est obligé de visiter le marché du travail afin de trouver le meilleur salaire qui récompense ses compétences ou son niveau de productivité. Il existe donc un chômage volontaire. Ce modèle prédit que la durée moyenne de la recherche d’emploi augmente avec les allocations chômage. Ici on comprend pourquoi l’on a réduit les allocations de chômage avec Hartz 1,2,3 et 4 en vue d'inciter les chômeurs de longue durée de trouver un emploi.
4. Les objectifs de la politique économique
La politique économique dans son ensemble comprend différent objectifs de long-terme , notamment les objectifs de stabilité, de croissance, de redistribution et des objectifs structurels.
L’ objectif de stabilité poursuit le plein emploi(Hoher Beschäftigungsstand) des facteurs de production et la stabilité des prix ou la lutte contre l’inflation(Preisniveau Stabilität).
L’objectif de croissance poursuit le but de la croissance réelle par tête d’habitant(Steigerung des realen Pro-Kopf Einkommen) qui est un objectif quantitatif et l’amélioration de l’offre des biens collectifs(Verbeserte Versorgung mit Kollektivgütern) qui est un objectif qualitatif.
L’objectif de répartition suppose la justice méritocratique(Leistungsgerechtigkeit der Verteilug von Einkommen und Vermögen) et sociale(Soziale Gerechtigkeit der Verteilung von Einkommen und Vermögen) dans la répartition des revenus et la richesse.
L’objectif structurel suppose la flexibilité dans l’ajustement de l’offre des biens(Förderung der Anpassungsflexibilität des Angebots) et l’égalisation du revenu sur le plan régional(Angleichung regionaler Lohn-,Wohn- und Freizeitwerte) .
5. Le marché du travail en Allemagne en 2007.
Enfin, il convient de souligner que le marché de travail est caractérisé par la dynamique de la destruction créatrice grâce á l’innovation technologique. Le marché du travail n’est pas un gateau à partager ou il suffit d’éliminer les étrangers pour créer de la place aux nationaux qui sont au chômage (Argumentation des populistes de l’extrême droite ). Il existe sur le marché du travail ceux qui sont actifs sur le marché (Insider) , ceux qui sont au chômage (Outsider ) et les inactifs .
Pour ceux qui sont au chômage, on distingue des chômeurs qualifiés, et non-qualifiés. Si la situation économique s’améliore dans une économie donnée, comme c’est le cas actuellement en Allemagne, les employeurs engagent facilement. Ceux des chômeurs qualifiés trouvent facilement du travail (par hypothèse on pense qu'ils ont une meilleure productivité )tandis que les chômeurs non-qualifiés ne trouvent pas du travail.
Le FDP s’appuie sur cette argumentation pour justifier son refus d’instaurer un salaire minimum.
En tenant compte des objectifs de répartition (Soziale Geregtigkeit) , certains membres du SPD préfèrent instaurer le Mindestlohn( salaire minimum). Les critiques disent qu’en instaurant le salaire minimum, on ne résout pas le problème des chômeurs de longue durée car ce salaire minimum favorise les Insiders c.à.d. ceux qui travaillent déjà ( les employeurs seront obligés de ne pas réduire le niveau de salaire horaire en –déca d’un seuil acceptable).
Mais au même moment, en tenant compte des objectifs de croissance, instaurer un salaire minimum est défavorable aux chômeurs non-qualifiés car la croissance profite aux chômeurs qualifiés.
Le CDU de Angela Merkel critique le salaire minimum en tenant compte des objectifs de croissance. Pour le CDU avant de répartir la croissance, il faut d’abord la créer. Il ne sert á rien de répartir alors que les caisses de l’Etat sont vides.
Au regard de ces différentes approches, il me semble que le modèle proposé par Kurt Beck rassemble les avantages des différentes approches, comme je l’ai souligné dans l’article précédent.
S’il m’était demandé de faire un choix, je choisirai le modèle de Kurt Beck présenté le 06.01.2007 aux universités de Bremen.
Avant d’entrer dans le débat , il me semble important de fixer les idées sur la théorie du marché du travail selon différentes écoles de pensée.
1. Le plein-emploi pour le courant classique
Pour les classiques, le marché du travail est un marché comme les autres. Il existe une offre(les travailleurs) et une demande(les entreprises) et le prix est le salaire. Si l’offre dépasse la demande , le salaire baisse , si l’offre est inférieur á la demande le prix augmente. Si l’offre est excédentaire, le chômage n’existe que parce que les travailleurs jugent le salaire trop bas et décident de ne pas travailler. Pour cette école de pensée, le chômage est donc volontaire car si les travailleurs acceptaient un salaire inférieurs , ils trouveraient du travail. Dans cette approche , il n’y a pas de place pour le chômeur car la structure d’information est parfaite. Donc pour atteindre le plein-emploi il faut déréglementer le marché du travail en excluant toute forme de rigidité c’est á dire toute forme d’intervention de l’Etat. On comprend pourquoi les libéraux(FDP de Guido ) n’aiment pas que l’on introduise le salaire minimum (ou le Mindeslohn). Cela risque d’empêcher le salaire de baisser jusqu’à un certain niveau acceptable pour les uns et inacceptable pour les autres.
2. Le plein-emploi pour le courant keynésien
Pour cette école de pensée, le niveau de l’emploi dépend des anticipations des entrepreneurs. Les entrepreneurs anticipent par rapport á la consommation future, c’est à dire á la demande qui leur sera adressée et établissent leur plan de production. Le niveau de production ainsi défini va déterminer le nombre d’emplois á créer. Mais il n’existe aucune garantie que le niveau d’emploi déterminé par les entrepreneurs sera le niveau de plein emploi. C’est pourquoi, s’il n’y a pas plein-emploi, l’Etat doit intervenir par des politiques budgétaires expansionnistes . Pour les défenseurs de cette école de pensée, on ne peut pas , politiquement ou socialement comme le préconise les libéraux accepter d’abaisser le salaire au delà d’un seuil que l’on peut appeler , le salaire minimum(Mindestlonh). On comprend pourquoi un courant du SPD avec Muntefering (Ministre du travail et vice-chancélier)défendent l’idée d’instauration du salaire minimum Mindestlohn.
3. La théorie de la prospection d’emploi.
La théorie de la prospection d’emploi suppose que les individus ne connaissent que la distribution des salaires existant dans l’économie et qu’ils doivent entreprendre des recherches afin de rencontrer des employeurs qui leur font des propositions précises de salaire. Cette théorie met l’accent sur l’imperfection de l’information sur les possibilités d’emploi. Le chômeur est obligé de visiter le marché du travail afin de trouver le meilleur salaire qui récompense ses compétences ou son niveau de productivité. Il existe donc un chômage volontaire. Ce modèle prédit que la durée moyenne de la recherche d’emploi augmente avec les allocations chômage. Ici on comprend pourquoi l’on a réduit les allocations de chômage avec Hartz 1,2,3 et 4 en vue d'inciter les chômeurs de longue durée de trouver un emploi.
4. Les objectifs de la politique économique
La politique économique dans son ensemble comprend différent objectifs de long-terme , notamment les objectifs de stabilité, de croissance, de redistribution et des objectifs structurels.
L’ objectif de stabilité poursuit le plein emploi(Hoher Beschäftigungsstand) des facteurs de production et la stabilité des prix ou la lutte contre l’inflation(Preisniveau Stabilität).
L’objectif de croissance poursuit le but de la croissance réelle par tête d’habitant(Steigerung des realen Pro-Kopf Einkommen) qui est un objectif quantitatif et l’amélioration de l’offre des biens collectifs(Verbeserte Versorgung mit Kollektivgütern) qui est un objectif qualitatif.
L’objectif de répartition suppose la justice méritocratique(Leistungsgerechtigkeit der Verteilug von Einkommen und Vermögen) et sociale(Soziale Gerechtigkeit der Verteilung von Einkommen und Vermögen) dans la répartition des revenus et la richesse.
L’objectif structurel suppose la flexibilité dans l’ajustement de l’offre des biens(Förderung der Anpassungsflexibilität des Angebots) et l’égalisation du revenu sur le plan régional(Angleichung regionaler Lohn-,Wohn- und Freizeitwerte) .
5. Le marché du travail en Allemagne en 2007.
Enfin, il convient de souligner que le marché de travail est caractérisé par la dynamique de la destruction créatrice grâce á l’innovation technologique. Le marché du travail n’est pas un gateau à partager ou il suffit d’éliminer les étrangers pour créer de la place aux nationaux qui sont au chômage (Argumentation des populistes de l’extrême droite ). Il existe sur le marché du travail ceux qui sont actifs sur le marché (Insider) , ceux qui sont au chômage (Outsider ) et les inactifs .
Pour ceux qui sont au chômage, on distingue des chômeurs qualifiés, et non-qualifiés. Si la situation économique s’améliore dans une économie donnée, comme c’est le cas actuellement en Allemagne, les employeurs engagent facilement. Ceux des chômeurs qualifiés trouvent facilement du travail (par hypothèse on pense qu'ils ont une meilleure productivité )tandis que les chômeurs non-qualifiés ne trouvent pas du travail.
Le FDP s’appuie sur cette argumentation pour justifier son refus d’instaurer un salaire minimum.
En tenant compte des objectifs de répartition (Soziale Geregtigkeit) , certains membres du SPD préfèrent instaurer le Mindestlohn( salaire minimum). Les critiques disent qu’en instaurant le salaire minimum, on ne résout pas le problème des chômeurs de longue durée car ce salaire minimum favorise les Insiders c.à.d. ceux qui travaillent déjà ( les employeurs seront obligés de ne pas réduire le niveau de salaire horaire en –déca d’un seuil acceptable).
Mais au même moment, en tenant compte des objectifs de croissance, instaurer un salaire minimum est défavorable aux chômeurs non-qualifiés car la croissance profite aux chômeurs qualifiés.
Le CDU de Angela Merkel critique le salaire minimum en tenant compte des objectifs de croissance. Pour le CDU avant de répartir la croissance, il faut d’abord la créer. Il ne sert á rien de répartir alors que les caisses de l’Etat sont vides.
Au regard de ces différentes approches, il me semble que le modèle proposé par Kurt Beck rassemble les avantages des différentes approches, comme je l’ai souligné dans l’article précédent.
S’il m’était demandé de faire un choix, je choisirai le modèle de Kurt Beck présenté le 06.01.2007 aux universités de Bremen.
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