Théories du développement et l'Afrique.

Le débat sur les théories de développement occupe une place importante dans les discussions des élites africaines.Des points de vue différents apparaissent dès lors qu'il s'agit de l'avis d'un économiste, d'un sociologue, d'un politologue, d'un antropologue ou d'un spécialiste de développement etc...

Dans la théorie économique, certains penseurs expliquent les raisons du sous-développement en parlant de la théorie des étapes de la croissance, de la théorie de la croissance endogène, de la théorie des industries industrialisantes, du modèle de développement de Lewis ou encore de la théorie de la gouverance. D'autres économistes expliquent les difficultés de développement en parlant de la théorie de la recherche des rentes, de la théorie de la croissance appauvrissante etc...
D'autres penseurs tentent d'expliquer le sous-développement de l'afrique sous l'aspect du rapport nord-sud, de manque de capitaux ou encore développement les théories de victimisation. Je vais donc essayer de donner un condensé des ces pensées
.

1. L'Afrique victime éternelle des autres civilisations.

Ceux qui croient à cette théorie estiment que l'Afrique ne peut qu'être victime: la colonisation, l'apartheid, la traite négrière, la détérioration des termes de l'échange, le poids de la dette sont autant de preuve pour expliquer que les responsabilités du sous-développement se situent hors de la portée de la sphère africaine. Par conséquent , l'Afrique ne peut contrôller les rênes de son destin depuis quatre siécles. Ceux qui croient à cette théorie sont persuadés que les africains sont là que par pur accident historique car étant totalement étrangers dans l'écriture de l'histoire contemporaine.
Certains observateurs estiment qu'il est frappant que des attitudes totalement regressives,paradoxales, considérés comme inacceptables sous d'autres cieux se répètent indéfiniment et cela à tous les niveaux de l'échelle sociale en Afrique.

2. Le sous-développement de l'afrique n'est pas dû à un manque des capitaux.

Les partisans de cette école de pensée estiment que le sous-développement en Afrique n'est pas dû au manque des capitaux. Il serait naif de le croire. Pour comprendre pourquoi ce continent n'a cessé de régresser malgré ses richesses considérables, il faut d'abord se demander comment cela fonctionne au niveau individuel le plus élementaire: dans la tête des Africains.
Pour cette école, même si l'Afrique béneficierait tout de suite de milliards de dollars américains, le développement ne s'y ammorcerait pas car rien n'y a été fait depuis les indépendances pour favoriser l'emergence d'une vision nouvelle de soi et du monde extérieur.
Les plus extrêmistes de cette école disent que si l'on décidait une émigration totale du continent africain en occident et des occidentaux en Afrique , aprés trois mois , les africains ou plutôt les nouveaux européens iront demander l'asile économique/politique en Afrique après avoir tout détruit en Europe.

3.L'Afrique a deux visages

Pour cette école, l'Afrique a deux visages ou deux discours. Un visage formel fait des chiffres , des statistiques , des déclarations officielles de droit de l'homme ou de démocratie.L'autre visage est celui qui est régi par des croyances ou des non-dits, des lois sinueuses, des codes secrets dont l'observance prime sur les impératifs de développement.L'africain a plus peur du sorcier que du juge qui lit et interprète la loi. Faute de la présence des sorciers, les africains vivant dans les pays occidentaux ont trouvé un suppletif à la présence des pasteurs des ghéttos(le pasteur remplace le sorcier...).Or , ces comportements et attitudes suicidaires trop hâtivement assimilés à des persistances de cultures traditionnelles constituent un nouveau élement d'identification de l'élite africaine et pèse de tout son poids dans le sous-développement. Lorsque l'élite africaine occupe le pouvoir politique, elle réfuse toute forme d'ingérence des occidentaux et justifie la dictature comme une forme rationnelle de gouvernement en Afrique. Lorsqu'elle quitte le pouvoir , elle dévient le chantre de la démocratie et de droit de l'homme.

4.L'africain vu de l'intérieur.

Certains observateurs sont frappés par l'acharnement avec lequel l'africain , vu individuellement refuse la méthode , l'organisation. Il gaspille ses maigres ressources, sabote tout ce qui pourrait fonctionner durablement au profit du bénéfice du court terme. L'africain déteste la coherence, la transparence et la rigueur , surtout lorsqu'il s'agit de l'argent et du pouvoir. A tous les échelons (et c'est ce qui imprime à la derive de l'Afrique son côté inquiétant) la faveur va systématiquement au bricolage, à l'improvisation et à la navigation à vue. En cas de coup dur, rien n'est prévu, hormis l'éspoir d'une intérvention étrangère , de préference de l'ONU , du FMI ou de la Banque mondiale. A la place de solliciter l'aide , l'africain l'exige comme un dû historique. Ainsi certains occidentaux n'hésitent pas à considérer l'africain à un mendiant arrogant.

5.Il faut comprendre l'Afrique

Pour les partisans de cette école de pensée, si l'on compare les problèmes du développement des Etats africains avec ce qu'on connus les autres Etats-Nations occidentaux , il est aisé de constater que eux ont eu à affronter et surmontés plusieurs problèmes sur une longue période de temps. Par contre, les jeunes Etats africains ont dû faire face en l'espace d'une décennie à l'ensemble de ces problémes.Une fois l'indépendance acquise , les Etats occidentaux ont voulu que par génération spontanée , des anciennes colonies deviennent des démocraties à l'occidentales c.á.d. une participation formelle par le biais du suffrage universel, avec des institutions de développement à l'image des anciennes colonies qui ont formé parfois deux cadres universitaire pour toute une nation .
Les partisans de cette école pensent que l'Afrique s'en sortira , mais a besoin de temps.

6. Je suis africain et le révendique.

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