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Affichage des articles du août, 2025

Adam Smith, entre morale et marché : au-delà du mythe de la main invisible par Guy Kapayo

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  Adam Smith, entre morale et marché : au-delà du mythe de la main invisible p Introduction Adam Smith est souvent présenté comme le « père du libéralisme économique » . Pourtant, réduire sa pensée à la seule formule de la « main invisible » est une erreur. Pour comprendre réellement Smith, il faut lire ensemble ses deux ouvrages majeurs : *La Théorie des sentiments moraux* (1759) et *La Richesse des nations* (1776). Le premier fournit le socle philosophique et moral, le second développe l’économie politique. C’est dans l’articulation des deux que se déploie la véritable profondeur de sa pensée. 1. *La Théorie des sentiments moraux* : le socle éthique oublié Dans son premier ouvrage, Smith analyse la nature humaine. L’homme, dit-il, poursuit son intérêt mais il n’est jamais isolé : * Il vit dans la société et cherche l’approbation des autres. * Il apprend à juger ses propres actions à travers la figure du **spectateur impartial**, sorte de conscience intérieure forgée par le regar...

Chine et États-Unis : qui a vraiment propulsé l’autre au sommet ?par Guy Kapayo

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  Chine et États-Unis : qui a vraiment propulsé l’autre au sommet ? Chapitre 1 – La Chine avant l’OMC : un géant en sommeil À la fin des années 1980, la Chine est encore une puissance économique en devenir. Les réformes lancées par Deng Xiaoping depuis 1978 ont ouvert le pays à l’investissement étranger et créé des zones économiques spéciales, mais l’économie reste largement dépendante de technologies et de marchés extérieurs. Son appareil industriel est surtout orienté vers les biens à faible valeur ajoutée, et ses exportations sont limitées par de fortes barrières douanières aux États-Unis et en Europe. La Chine accumule alors peu de devises et ne dispose pas encore d’un excédent commercial structurel. Sa montée en puissance reste hypothétique, et elle n’est pas encore perçue comme une rivale systémique. Chapitre 2 – 2001 : l’entrée de la Chine à l’OMC L’adhésion de la Chine à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en décembre 2001 marque un tournant historique. Du point de vu...

300 ans pour l’Occident, 40 ans pour la Chine : les secrets d’une ascension accélérée par Guy Kapayo

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  300 ans pour l’Occident, 40 ans pour la Chine : les secrets d’une ascension accélérée . Introduction Lorsque l’Angleterre lance sa Révolution industrielle au XVIIIᵉ siècle, elle entame un cycle de transformations économiques et technologiques qui, en trois siècles, donnera naissance à l’Occident moderne : États-Unis, Europe, Australie, Nouvelle-Zélande. Ce chemin fut long, chaotique et parfois sanglant — guerres mondiales, crises économiques, reconstructions successives. La Chine, elle, a suivi une trajectoire radicalement différente. Après la mort de Mao Tsé Toung en 1976, et l’arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping, elle a compressé en à peine quatre décennies ce que l’Occident avait accompli en trois siècles. De « l’atelier du monde » produisant à bas coût, elle est devenue le « cerveau du monde » : championne des technologies de rupture, leader dans la 5G, les véhicules électriques, et en avance sur les États-Unis dans plus de 37 domaines stratégiques. Comment expliquer une te...