De la Douane à la Guerre : La Stratégie de Confrontation de Donald Trump face à la Chine par Guy Kapayo

 


De la Douane à la Guerre : La Stratégie de Confrontation de Donald Trump face à la Chine.


Introduction


Le 2 avril 2025, Donald Trump déclenche une série de mesures protectionnistes et punitives à l’encontre de la Chine, marquant le début d’une nouvelle phase d’intensification de la guerre économique entre les deux premières puissances mondiales. Derrière cette stratégie agressive, se cache une peur plus profonde : celle de voir l’Occident perdre la domination qu’il exerce sur le monde depuis plus de cinq siècles. Cet article explore les causes, les dynamiques et les dangers d’une telle guerre, en s’appuyant sur des parallèles historiques.


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I. Une peur vieille de cinq siècles : L’Occident face à son déclin


Depuis le XVe siècle, l’Occident domine le monde grâce à la colonisation, la révolution industrielle, le capitalisme financier et l’innovation technologique. Mais au XXIe siècle, cette hégémonie est remise en question par l’émergence de puissances non-occidentales, notamment la Chine. Cette montée en puissance est vécue comme une menace existentielle pour l’ordre occidental, et alimente des stratégies de blocage et de confrontation.


La « peur de perdre le monde » est aujourd’hui incarnée par les politiques de Donald Trump, qui exprime le malaise profond d’une Amérique en perte de repères stratégiques face à une Chine plus structurée, plus peuplée, technologiquement avancée et résolue à redevenir le centre du monde.


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 II. Les États-Unis face à la Chine : Une stratégie défensive et improvisée


Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les États-Unis ont bien une stratégie vis-à-vis de la Chine, mais celle-ci est fragmentée, contradictoire et souvent réactive. Il s’agit principalement de freiner l’essor chinois par :


- Des sanctions économiques et technologiques (Huawei, TikTok, puces électroniques)

- Des alliances commerciales et militaires (AUKUS, OTAN étendue à l’Indo-Pacifique)

- Des pressions diplomatiques (Taïwan, mer de Chine méridionale)


Mais en réalité, il ne s’agit pas d’une stratégie de développement ou de coopération, mais d’une **stratégie d’endiguement** qui rappelle celle de la guerre froide. Le problème ? La Chine n’est pas l’URSS : elle est intégrée aux circuits du capitalisme mondial, et sa puissance repose sur des bases démographiques, industrielles et technologiques que les USA ne peuvent plus ignorer.


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 III. Le précédent japonais : Pourquoi la Chine n’est pas le Japon des années 1980


Dans les années 1980, les États-Unis avaient freiné la montée du Japon en imposant :

- Le réajustement monétaire via les accords du Plaza (1985)

- Des quotas d’exportation sur l’automobile et l’électronique


Mais le Japon était un allié stratégique, dépendant des États-Unis militairement. Ce n’est pas le cas de la Chine.


La Chine de 2025 :

- Dispose d’un marché intérieur immense (1,4 milliard d’habitants)

- Est autosuffisante sur plusieurs plans technologiques (5G, IA, batteries)

- Contrôle une grande partie des chaînes d’approvisionnement mondiales


La guerre économique de Trump ne vise donc plus à « réguler » un partenaire, mais à freiner **une puissance hégémonique montante**, ce qui rend le conflit bien plus dangereux et potentiellement incontrôlable.


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IV. Histoire comparée : Quand la guerre économique mène à la guerre militaire


a) Napoléon et le blocus continental (1806)

Pour affaiblir l’économie britannique, Napoléon impose un blocus économique. Résultat : montée des tensions, effondrement de l’économie européenne, guerres multiples.


b) L’Empire allemand et le partage colonial

À la fin du XIXe siècle, l’Allemagne revendique une place coloniale en Afrique. Face aux blocages de la France, de la Grande-Bretagne et de la Russie, elle entre en conflit. La Première Guerre mondiale s’ensuivra.


 c) La Seconde Guerre mondiale

Les sanctions économiques contre l’Allemagne nazie, notamment sur le pétrole et l’acier, ont renforcé la volonté expansionniste d’Hitler. L’économie devient le champ de bataille de l’idéologie.


 d) Les guerres de l’Opium (1839–1842 ; 1856–1860)

La Chine refuse d’ouvrir son marché à l’Occident : la Grande-Bretagne et la France réagissent militairement. Une guerre commerciale dégénère en guerre coloniale.


🧠 **Leçon historique** : Lorsqu’une guerre économique dure, qu’elle est asymétrique et idéologique, elle prépare souvent le terrain à une guerre militaire, surtout dans des contextes de crise systémique.


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V. Le danger de la guerre économique de 2025 : Entre nationalisme et polarisation du monde


La guerre économique menée par Donald Trump s’inscrit dans une logique plus large de **fracture du monde** :


- Bloc occidental (USA, UE, Japon, Australie, OTAN...)

- Bloc des émergents (Chine, Russie, BRICS+, Iran, pays africains...)


Cette polarisation s’accompagne de :

- Nationalisme économique

- Propagande idéologique

- Réarmement militaire


Une telle dynamique est dangereuse car elle favorise les incidents, les erreurs de calcul, et la montée en puissance d’un conflit non-désiré mais devenu inévitable.


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Conclusion : De la guerre commerciale à la guerre totale ?


Il faut se méfier de la guerre économique déclenchée par Donald Trump. Non seulement elle n’apporte pas de solution constructive au défi chinois, mais elle **radicalise les rapports internationaux**, affaiblit les institutions multilatérales, et **ouvre la voie à un conflit plus large**.


L’histoire nous apprend qu’aucune guerre économique ne reste purement commerciale. Elle nourrit les tensions, les humiliations, les nationalismes... et finit souvent par se résoudre par les armes.


L’heure est donc à la vigilance, au dialogue et à la recherche d’un nouveau pacte mondial de coopération, plutôt qu’à l’escalade des sanctions et des confrontations.


Les accords de la Plaza (1985) ont eu lieu, ceux du Mar-a-lago n’auront peut-être pas lieu en 2025 par manque de méthode, de stratégie et de compréhension des perspectives historiques. La Chine n'a jamais oublié l'humiliation de la guerre de l'opium du 19ème siècle.


Lorsque 1,4 Milliards d'êtres humains se mettent à travailler avec des outils modernes, ils finissent par produire plus qu'une population de 350 Millions d'êtres humains. C'est facile à comprendre.


Kapayoalimasi@gmail.com


Écrit ce Mercredi 09.04.2025 (selon les propos de Donald Trump , si la Chine ne courbe pas l’échine, il va augmenter les droits de douanes à 50% supplémentaire en attendant la réaction de Xi Jinping le président chinois. Donc l’escalade…)



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