Donald Trump recule : la panique silencieuse de la dette américaine par Guy Kapayo
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**Mercredi 9 avril 2025**, Donald Trump, candidat favori pour un retour à la Maison Blanche, a créé la surprise en annonçant **la suspension des droits de douane réciproques pour une durée de 90 jours**, à l’exception de ceux imposés à la Chine, maintenus à 125%. Une volte-face inattendue… sauf si l’on regarde du côté des marchés financiers, en pleine **zone de turbulence**.
Le vrai déclencheur : la dette américaine à bout de souffle**
Les États-Unis font face à un risque de plus en plus concret : celui de **l’implosion de leur modèle de financement**. Avec une dette publique dépassant **29 000 milliards de dollars**, la première puissance mondiale ne peut plus ignorer les signaux d’alarme. Ce qui inquiétait autrefois les économistes devient aujourd’hui une angoisse pour les investisseurs.
Traditionnellement, en période de crise, les capitaux fuient les actions pour se réfugier sur les obligations américaines, considérées comme **la valeur refuge absolue**. Mais cette semaine, un événement rare s’est produit : **les marchés ont quitté les obligations US au lieu de s’y précipiter**. Le message est limpide : **la confiance est rompue**
Le privilège du dollar en péril**
Depuis des décennies, les États-Unis bénéficient d’un avantage colossal : leur dette est libellée dans leur propre monnaie, le dollar, qui reste la devise de réserve mondiale. Cela leur permettait d’**imprimer de l’argent à volonté** pour financer leur train de vie. Mais ce modèle repose sur un équilibre fragile : il faut que **le monde continue d’acheter cette dette**.
Si les investisseurs internationaux se détournent de ces titres, alors **le château de cartes s’effondre**. Plus personne n’achèterait la dette américaine, les taux s’envoleraient, le déficit deviendrait insoutenable… et l’Amérique risquerait la **faillite technique**.
Trump change de stratégie, mais pas envers la Chine**
Face à ce risque systémique, Donald Trump a été contraint de faire un pas en arrière. La guerre commerciale qu’il a relancée début 2025 commençait à produire des effets contre-productifs : ralentissement économique, inflation importée, tensions diplomatiques.
Mais pourquoi **épargner tous les pays sauf la Chine** ? Pour des raisons d’image. Trump sait que **le conflit avec Pékin** est un levier électoral puissant. Il maintient donc une posture ferme, pour rassurer sa base et éviter de paraître faible dans un contexte de compétition géopolitique.
Un système au bord de la rupture**
Cette suspension partielle des droits de douane n’est pas un signe de sagesse économique : c’est **un signal d’alarme**. Elle révèle la **fragilité d’un système fondé sur la dette et la confiance**, où la politique intérieure américaine peut mettre en danger l’équilibre financier mondial.
Le recul de Trump, forcé ou stratégique, marque peut-être **le début de la fin du privilège exorbitant américain**. Et si demain, plus aucun acteur ne voulait financer les États-Unis, il ne s’agirait plus d’un ajustement… mais **d’un effondrement global**.
**Et maintenant ?**
> Donald Trump a-t-il eu raison de reculer ? Est-ce déjà trop tard ? Le dollar peut-il rester au sommet dans un monde qui se dédollarise peu à peu ?
Le débat est lancé. Et les prochaines semaines seront crucial
kapayoalimasi@gmail.com
Mainz, ce jeudi 10 avril 2025
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